Saint-Jean-Baptiste de
Vénéjan

La chapelle Saint-Jean-Baptiste est accrochée sur une colline
dominant le village de Vénéjan entre Pont-Saint-Esprit et
Bagnols-sur-Cèze.
Petite construction romane dont les
fondations datent du XI ème siècle, la chapelle Saint-
Jean-Baptiste est délaissée à la fin du XVIIème siècle pour
une nouvelle église paroissiale. Redécouverte par Léon
Alègre dans les années 1860, elle tombe à nouveau dans
l'oubli au début du XXème siècle. Ce n'est qu'en 1969, alors
qu'elle menace ruine et que ses murs disparaissent sous la
végétation, qu'un Comité de restauration est créé pour la
sauver. Suite à son inscription à l'inventaire
supplémentaire des Monuments Historiques en 1986, elle est
restaurée et ouverte au public.
Les aménagements successifs
Le plan primitif de la chapelle date du XIème siècle il se
résume à une abside semi circulaire s'ouvrant sur une nef de
deux travées couverte d'une voûte en berceau (1).
Quand la chapelle castrale est devenue paroissiale, le
seigneur a fait bâtir une chapelle au Sud (2).
C'est un peu plus tard, vers la fin du XlVème siècle, que
l'on ajoute une troisième travée et que l'on construit la
façade actuelle (3).
Au XVIème siècle, sous l'impulsion de la Contre-réforme et à
la suite de l'accroissement des fidèles, on établit une
tribune (4).
La chapelle Nord, dédiée à la Vierge, est élevée
un siècle plus tard (5).
Evolution de la chapelle, vue en plan:

Extérieur
La façade occidentale:

La chapelle romane a remplacé une chapelle castrale antérieure.
Le mur méridional présente un appareil très diversifié qui
s'explique par les nombreux remaniements de la chapelle au cours
des âges. La façade occidentale, remploi de la façade romane
initiale, est percée d'une fenêtre en plein cintre et surmontée
d'un clocher-mur.
Les peintures murales
A l'époque médiévale, la couleur régnait à l'intérieur des
édifices. Presque partout cette polychromie a disparu, aussi se
félicite-t-on qu'à Vénéjan, les précieux témoins de ces
peintures aient été retrouvés. La plupart de ces peintures
murales date du XIVème siècle (entre 1320 et 1330),elles sont
peut être une commande du cardinal Napoléon Orsini, seigneur de
Vénéjan.
Les peintures murales peuvent être réparties en trois ensembles
o Les thèmes ecclésiologiques (abside)
o La leçon de morale sur la vanité (arc triomphal)
o Les motifs décoratifs (nef)
Les thèmes ecclésiologiques (abside)
Le Christ:

Le thème traditionnellement représenté au Xlème et XIIème siècle
au cul de four de l'abside est le Christ bénissant accompagné
des quatre Evangélistes. Il semble que ce soit effectivement le
cas à Vénéjan, le Christ nimbé est bien visible au centre.
Au registre médian de l'abside, de part et d'autre de la
fenêtre, quatre personnages nimbés sont représentés en pied avec
un livre à la main, ce sont les apôtres, image du collège
apostolique autour du pape.
Le thème de la vanité (l'arc triomphal)
Roue de la Fortune:

Le choeur s'ouvre sur la nef par un arc en plein
cintre aux piédroits assez étroits. Sur celui de droite, le
personnage représenté est monumental. Il s'agit certainement de
saint Christophe: un géant, passeur de rivières qui porta un
jour sur ses épaules le Christ enfant et qui était invoqué au
Moyen Age contre la mort subite.
Dans la partie haute de l'arc triomphal sont représentés à
droite la Fortune - femme vêtue d'une robe rouge et qui actionne
une roue incarnant le destin - et à gauche, le thème des trois
morts et des trois vifs. Cette iconographie représentant trois
jeunes chevaliers affrontés à trois cadavres était souvent
présente dans les lieux de culte et les cimetières médiévaux.
L'Eglise la prônait pour encourager les fidèles à méditer sur le
caractère inéluctable de la mort.
Les motifs décoratifs (la nef)

Les motifs des arcs et bordures de la nef sont uniquement
ornementaux et essentiellement géométriques ou végétaux. Rubans
plissés, petites palmettes, rinceaux et fleurettes soulignent les
articulations de l'architecture. |